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Evaluation des coûts et bénéfices économiques des pratiques de bien-être animal en élevage 

Le LIT OUESTEREL développe une méthodologie d’évaluation des coûts et bénéfices économiques et sociaux des pratiques de bien-être animal en élevage, pour favoriser leur adoption par les agriculteurs.

« Le bien-être animal c’est bien, mais combien ça va me coûter et surtout qu’est-ce que ça va me rapporter ? ». Face à ce questionnement de la part des éleveurs, le LIT OUESTEREL a lancé en janvier 2025 un projet de 18 mois pour évaluer la rentabilité des pratiques de Santé et Bien-Être Animal. Objectif : développer une méthode d’analyse des coûts et bénéfices (économiques, zootechniques, sociaux). La méthodologie va être éprouvée sur le terrain sur 3 pratiques de bien-être animal.

Genèse du projet

Dans une étude empirique sur les attitudes des agriculteurs à l’égard du bien-être animal, Bock et Van Huik (2007) ont ​​conclu que « le principal obstacle à la participation à des programmes spécifiques de bien-être animal était la méfiance des agriculteurs quant aux avantages économiques de cette participation ». Ce résultat se retrouvait d’ailleurs également parmi ceux énoncés suite au travail réalisé en 2021 par le LIT OUESTEREL sur l’engagement des éleveurs dans une certification de bien-être animal.

Pour lever cet obstacle, le LIT a travaillé sur l’accompagnement technique des éleveurs motivés à s’engager dans des démarches de bien-être animal, notamment à travers la création d’outils d’évaluation multicritères : MULTIPORC, MULTIBOV et MULTIPOUL. Ces outils permettent d’évaluer les effets de pratiques favorables au bien-être animal sur l’ensemble du système d’élevage, en prenant en compte des critères économiques, environnementaux et sociaux (conditions de travail, etc.). Ils comparent un système de référence à des scénarios alternatifs, pour offrir une vision globale des avantages et inconvénients des pratiques envisagées.

Afin d’aller plus loin, le LIT OUESTEREL développe désormais un outil d’analyse permettant de chiffrer les apports concrets du bien-être animal à l’échelle de l’exploitation, quelle que soit la nature de ces apports.  

Méthodologie du diagnostic des coûts et bénéfices des pratiques de bien-être animal

La méthodologie en cours de déploiement prend en compte les coûts directs (intrants, investissements..) indirects (main d’œuvre, dépendance à des fournisseurs…) et intangibles (astreinte de travail, besoins en compétences…) liés à la mise en œuvre des pratiques de bien-être animal par l’éleveur. De même, les bénéfices directs (productivité, gain d’intrants), indirects (gain de temps, longévité long terme des animaux..) et intangibles (satisfaction morale, valeur immatérielle de l’exploitation) sont évalués.

Cette méthode est testée sur le terrain à travers trois « preuves de concept » : la sociabilisation des porcelets, les vaches nourrices pour veaux laitiers et les jardins d’hiver pour volailles.

Des éleveurs partenaires participent à des entretiens pour exprimer leur perception des pratiques, leurs avantages et limites, en lien avec des données issues de la littérature. Des indicateurs visuels, comme des radars, complètent cette évaluation. Avec leur accord, un suivi quantitatif est ensuite mis en place. Il repose sur la collecte de données dans six domaines : bâtiments, alimentation, santé animale, bien-être animal, travail, et performances technico-économiques. Cela permet de comparer, de manière concrète, les coûts et bénéfices d’un atelier d’élevage avec ou sans la pratique de bien-être animal étudiée.

Pour la suite

Envie de connaitre l’avancée de cette étude ? Rendez-vous en fin d’année aux Journées LIT EXPERT 2025 pour une courte présentation !

23/07/2025